La loi de la jungle

Conduire en Chine est de loin une expérience que je ne tenterais pas. Les gens ici n'ont rien à foutre de la campagne québécoise lancée en grandes pompes au début du mois de mai : «Prudence et courtoisie, partageons la route». Pour partager la route, les Pékinois la partage, mais la prudence et la courtoisie sont comme une radio AM-FM sur une Lada, c'est-à-dire qu'elles viennent en option. Ici la règle est la suivante, le bus d'abord, l'auto ensuite, suivi des bicyclettes puis si il reste de l'espace alors les piétons peuvent risquer de se faufiler au péril de leur vie, car ni le bus, ni l'auto et ni le bicycle ne s'arrêtera... tant pis pour la tite madame de 90 ans qui tente désespéremment de traverser la rue avec sa canne. Des points, les chauufeurs de Beijing doivent en accumuler en masse. En passant pour tout ceux et celles qui dans leur vocabulaire de tous les jours utilisent l'expression : 'Hey elle si on l'avait frappé elle aurait valu ben des points', je vous invite, lorsqu'une soirée plate se pointera à l'horizon, à louer le classique mais non moins célébre film: 'La Course de la Mort de l'an 2000' ou Death Race 2000 en anglais starring le cérébral Sylvester Stalonne à ses débuts dans le rôle de Joe Viterbo.

Synopsis : La course dont il est question est un jeu de télé-réalité où tous les coups sont permis et où écraser un piéton rapporte des points. Cette course a été mise au point par M. President, chef du Parti Unique; elle se voit compromise par des actes de rébellion, dont la petite fille du leader qui s'embarque en tant que co-pilote du champion de cette course: Frankenstein.

Commentaire : Critique acerbe de toutes les dérives de la société américaine telles que pouvait les imaginer un réalisateur de 1975, Death Race 2000 est souvent considéré comme un des plus brillants films de série B. Assez visionnaire, ce film imagine l'engouement extrême des gens pour la télé-réalité, même poussée à la barbarie.

Bref revenons à nos chinois et à leurs habitudes de conduite. Ici la game se joue à mon char est plus capable de passer dans l'ti trou entre 2 bus que le tien. Ca joue serré et étonnamment les autos sont moins poqués qu'à Paris et on entends rarement le bruit du klaxon ainsi que toutes les prières qui vinnent avec. Les gens sont habitués à se faire couper et passer maître dans l'art de se faufiler, donc vous savez pourquoi à Montréal on gueule après les maudits chinois en auto. Eux gueulent jamais mais je suis convaincu que lorsqu'ils s'ent font passer une ils se disent dans leur tête : 'Bon qui sera ma prochaine victime hein hein hein'.

A Beijing il existait déjà des mesures pour éviter que ce soit l'enfer sur les routes, mais le traffic est constant anyway. Il n'y a pas de camions à Beijing. Les camions ont le droit de se promener sur les routes seulement la nuit. Mais pour les olympiques, le gouvernement chinois à eu bon d'utiliser un bon vieux système mis en place à Athènes il y a plus de 20 ans. Afin de réduire les émanations de gaz - non non ils ne m'ont pas empêcher de manger des binnes ou des lentilles, le canard laqué de Beijing fait péter également - les autorités ont obligé les automobilistes à respecter des jours avec plaques terminant par un numéro pair ou impair. Aujourd'hui il s'agissait de la journée paire. En plus avec les lignes spéciales pour les olympiques le traffic est beaucoup moindre, le pékinois moyen ne travaillant pas aux Jeux doit sûrement avoir décidé de prendre le mois off car les routes sont étrangement inoccupées.

En passant le klaxon se fait aller mais seulement pour avertir. Dépendant du chauffeur que tu pognes, si il ne lâche pas son pout pout ça devient un peu fatiguant à la longue, mais bon...